Article de presse Nouvelle-République des Pyrénées du 13/01/2025- Auteur: F.Abadie – photo: J.Diez
Une expérimentation dédiée à la sauvegarde des platanes
« Avant de vous communiquer dans une bonne information les tenants et les aboutissants de cette expérimentation, je voudrais faire une parenthèse pour fustiger ce qui se dit sur les réseaux sociaux et cet appel à une mobilisation citoyenne, c’est une curieuse façon d’aborder le débat …» . L’introduction d’Isabelle Carchan a eu de quoi surprendre. Après cette mise en garde, l’élue de la majorité municipale, en charge de la commission « Urbanisme – habitat- cadre de vie développement durable », a ensuite présenté la situation sécuritaire et sanitaire des 550 platanes du patrimoine arboré de la commune, dont 45 ont plus de 100 ans, sur les 1 200 qui appartiennent à 45 propriétaires. Un état de fait qui appelle la vigilance.
« C’est en 2022 que le territoire a été classé en zone d’enrayement du chancre coloré sur qui concerne 66 communes du val d’Adour. « Ceratocystis fimbriata » est une espèce ou un complexe de champignons ascomycètes de la famille des Ceratocystidaceae, champignon phytopathogène qui attaque des plantes très variées, qui vont du cacaoyer à la patate douce. Une pathologie vasculaire incurable qui affecte les platanes et provoque leur dépérissement. Une atteinte sournoise qui met 3 ans à tuer un arbre et contre laquelle il n’existe aucun traitement. Toutes les variétés de platane sont vulnérables.

Pour mémoire, 66 000 platanes ont déjà été abattus le long du canal du midi. En ce qui concerne Maubourguet, 71 sujets ont été abattus en 2023, 45 le seront en 2025. Le bois ne peut être détruit que par le feu, fut-il utilisé à des fins de chauffage ».
C’est donc bien pour limiter les impacts de ces disparitions qu’une stratégie de lutte est élaborée dans un schéma directeur qu’a présenté Nicolas Gaits. Le chef de projet « Petites villes de demain » a tout d’abord énoncé un chiffre : « 80% de l’espace public est occupé par les voitures. Tout impact causé par un véhicule à la surface d’un arbre est une porte d’entrée à la maladie. Il faut sanctuariser le centre-ville, renforcer l’attractivité commerciale et protéger les platanes. Un triptyque qui passe par un changement de comportement en stationnant différemment le long des allées ou sur les quatre parkings répartis sur le territoire communal ».
Les exemples illustrant un dimanche matin dans les allées Larbanès comparativement m une rue d’Aignan rendue aux piétons sont d’un contraste édifiant. En 1830, le maire Cyprien Larbanès faisait planter 44 platanes sur les allées qui portent son nom. Un patrimoine vivant pour lequel il est urgent d’agir, un bien commun sauvegarder, c’est l’affaire de tous. L’expérimentation doit durer jusqu’à la période des festivités. Un moment d’observation de 6 mois qui doit se décliner en un plan d’action.
F.A.
Patrimoine vivant, les platanes des allées Larbanès sont menacés de disparition. Des mesures de sauvegarde ont été annoncées lors d’une réunion publique.